Territoire et santé n°7 - Pays-de-la-loire

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Une offre de soins publique | privée complémentaire

La région Pays de La Loire ferait elle figure de modèle dans la répartition de l’offre de soins entre les établissements publics et privés ? Le schéma traditionnel de répartition de l’activité médecine vs. chirurgie est le même que sur le reste du pays avec une présence plus marquée du secteur privé sur l’activité de chirurgie et inversement pour le public sur la médecine, mais les proportions semblent plus contrastées.

Premier constat, les établissements privés réalisent près de 70% de l’activité de chirurgie là où le taux est de 60% dans le reste de la France.
En médecine le taux global est semblable à la moyenne nationale avec environ 78% de l’activité de médecine réalisée par les établissements publics*.

Second constat, si l’on compare l’activité détaillée de chaque secteur, les complémentarités sont plus flagrantes avec par exemple environ 90% de l’activité de médecine en neurologie, pneumologie ou encore rhumatologie réalisée dans les établissements publics.

Troisième constat, sur les activités qui pourraient être considérées comme concurrentielles, les prises en charges sont différentes entre l’offre public et l’offre privée. Sur les critères de niveaux de sévérités en hospitalisation complète et de taux d’ambulatoire les 2 secteurs se partagent distinctement la patientèle. En d’autres termes ce que fait l’un, l’autre le fait peu ou pas.

Plusieurs autres phénomènes confirment cette apparente complémentarité :
- La présence de services d’urgences dans certains établissements est un vecteur majeur de captation de patientèle hospitalisée. 50% de l’activité de médecine et 30% de la chirurgie du secteur public provient des urgences. Si l’on exclut l’ensemble des séjours non programmés, la répartition public/privé est d’autant plus nette. Les établissements privés représentent ainsi un poids de 75% de l’activité de chirurgie.
- Les ratios varient naturellement selon les départements dont la répartition et la densité de l’offre de soins public ou privé est différentes. On note par exemple qu’en Vendée plus de 90% de l’activité de médecine est réalisée par les établissements publics, à l’inverse, en Loire Atlantique les établissements privés prennent en charge près de 80% de l’activité de chirurgie.

Cette situation singulière sur le territoire national est l’exemple même d’une région où les acteurs privés et publics semblent participer à une planification de l’offre de soins cohérente et complémentaire. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’existe pas d’activités concurrentielles, mais laisse à imaginer un potentiel intéressant de renforcement de ces complémentarités au bénéfice des patients tant du point de vue de la qualité de prise en charge que de la lisibilité de l’offre sur la région.

*Note : hors endoscopies digestives

Nicolas Staelen - Directeur Associé d'Altense